En 1640, sous le règne de Baba-Hassan Pacha, trois navires de guerre français, venus demander la paix, mouillent sur les côtes d’Alger. Baba-Hassan, sur l'avis de son conseil, décide de refuser cette proposition de paix.
Six mois après, plusieurs navires français arrivent successivement pour renforcer les trois navires déjà à Alger, les Français envoient une seconde proposition de paix qui se solde par un nouveau refus.
L'échec de Baba-Hassan Pacha
Face à l’entêtement d’Alger, les navires français bombardent cette ville pendant 24 heures, il n'y eut aucune victime du côté algérien contrairement aux français qui perdent beaucoup de monde. À Alger, les dégâts matériels sont particulièrement lourds, surtout après la seconde nuit ou la demeure de Baba-Hassan fut touchée.
Devant tous ses dégâts, Baba-Hassan décide de négocier avec ses ennemis sans passer par le conseil. Les négociations se sont portées sur la restitution de prisonnier musulman du côté français et des esclaves chrétiens du côté algériens. Les Français, bien que d’accord à négocier la paix refusent de libérer les musulmans et exigent également le payement intégral des frais de l’armement français, les conditions françaises sont acceptées par Baba-Hassan.
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La décision hâtive du souverain est très mal accueillie par la population et par le conseil, car ils considèrent qu’il n’a pas agi selon les intérêts nationaux, ils se sentirent humiliés. Les notables se sentirent trahis et décidèrent que cette trahison ne restera pas sans conséquence, ils complotèrent contre lui et il mourut dans d'atroces souffrances, cette fin tragique sera applaudi par toute la population.
L’arrivée au pouvoir de Hadj-Hussein Mezzo Morto
Après la fin tragique de Baba-Hassan, le raïs Hadj-Hussein Mezzo Morto arrive au pouvoir avec notamment l’agrément des oulémas et l’appréciation de toute la population.
Aussitôt arrivé, il envoie une lettre au gouvernement français en précisant que les décisions de ses prédécesseurs étaient sans effet et qu’ils n’ont pas été consentis, à moins que le gouvernement ne remette sans délais les prisonniers musulmans qu’elle détient. Le gouvernement français refuse et rappel qu’il doit payer les frais d’armement envoyer à Baba-Hassan.
Les conditions de Mezzo Morto
Mezzo-Morto répond qu’il ne reviendra pas sur sa parole, si la France n’accepte pas ses conditions, la paix sera rompue. Suite à cette réponse, La France envoie des navires de guerre qui bombardent Alger durant vingt-trois nuits puis sont repoussés, la ville subit de graves dégâts. La France reviendra pour essayer une nouvelle fois de négocier la paix, les négociations échouent, mais des négociations officieuses ont lieu.
Mezzo-Morto avec l’agrément de son conseil accepte finalement de négocier, dans un premier temps quatre cent vingt-deux prisonniers musulmans sont libérés puis dans un second temps Mezzo-Morto réclame quatre cents autres esclave musulman détenu en France et il fait comprendre au roi de France que s’il refuse il n’y a plus de paix.
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Le roi de France se senti blessé d’être tombé dans un tel piège, il envoya une lettre au souverain algérien en lui disant « que cette manière d’agir était contraire à la justice qu’indigne de la majesté d’un souverain », ce dernier lui répond « que les Français eux même lui avais donné des leçons de ce genre ». La paix sera finalement conclue.
Muhammad Ibn Muhammad Al-Tilimsani nous dit :
« O toi qui jetteras les yeux sur cet épisode de notre histoire, apprécies la profondeur politique et la droiture d’esprit du vaillant Mezzo-Morto ».
Source : traduction du manuscrit arabe El Zohrat El Nayerat de Muhammad Ibn Muhammad Al-Tilimsani